Gestion collaborative
Le mandat de la Commission de planification est relié à la gestion collaborative des débits d’eau dans les principaux réservoirs dans le but de réduire les impacts des inondations et des étiages. Par conséquent, il est essentiel d’avoir une bonne compréhension des inondations et des étiages dans le bassin.
Pourquoi des inondations peuvent-elles se produire?
Durant l’hiver canadien, la majeure partie des précipitations est accumulée sous forme de neige ou de glace au sol. Durant la fonte printanière, de grandes quantités d’eau sont libérées. Cette eau peut se combiner avec de la pluie, ce qui entraîne généralement une augmentation des débits printaniers. C’est ce qu’on appelle la crue printanière.
Au printemps, le sol est saturé et partiellement encore gelé. Lorsque la neige fond rapidement, l’eau a peu de chance d’être absorbée. Une grande portion de l’eau contenue dans la neige contribue au ruissellement. Quelques fois, il pleut lors la fonte printanière; toute cette eau s’écoule alors au sol vers les zones basses et les ruisseaux.
Le ruissellement dans le bassin versant de la rivière des Outaouais, un territoire deux fois plus grand que le Nouveau-Brunswick, fini par s’écouler dans la rivière. Par exemple, si 50 mm de pluie devaient être reçus sur une grande partie du bassin, la majeure partie de ces précipitations s’écoulerait vers la rivière des Outaouais. Ce ruissellement de l’eau de pluie représenterait un volume excédentaire de 3 650 millions de mètres-cubes. Ce surplus d’eau dans la rivière des Outaouais serait équivalent au volume d’eau contenu dans plus de 1 000 000 de piscines olympiques.
Des inondations ont lieu lorsque le volume d’eau s’écoulant dans une rivière ou un ruisseau dépasse la capacité du cours principal. Les inondations dues à la fonte des neiges sont les plus fréquentes au Canada. Cliquez ici pour plus d’informations sur le ruissellement de la fonte des neiges.
Des inondations peuvent se produire sur le tronçon principal de la rivière des Outaouais dans ces deux circonstances.
- Dans 40% du bassin versant, le ruissellement printanier est plus important que ce que les réservoirs peuvent retenir :
- L’eau de ruissellement provenant de plus du tiers du bassin versant s’écoule dans les principaux réservoirs comme montré à la figure ci-dessous.
- Chaque année, les principaux réservoirs sont vidés au cours de l’hiver. Ils sont ensuite remplis au printemps sur plusieurs semaines et parfois des mois.
- Une fois que l’espace pour stocker l’eau est épuisé et que les réservoirs sont pleins, le ruissellement doit être acheminé vers les secteurs en aval.
- Dans l’autre 60% du bassin versant, il y a un ruissellement printanier important, car c’est un territoire où il n’y a pas de réservoirs principaux :
- Dans ces zones qui constituent près de deux tiers de la surface globale du bassin versant, l’eau de ruissellement se déverse directement dans la rivière des Outaouais et ses tributaires comme montré à la figure ci-dessous.
- Les aménagements de barrage sur la rivière des Outaouais dans les parties centrales et sud du bassin versant ne sont pas conçus pour retenir le ruissellement printanier de façon importante. Durant les périodes de forts débits, ces installations sont opérées comme des barrages au fil de l’eau . Ceci s’explique par le fait que les volumes de stockage dans ces parties du bassin sont minimes et plus faibles par rapport au volume d’écoulement global dans la rivière durant la période de crue. Par exemple, si on essayait de fermer les barrages à ces installations pour réduire les débits lorsque la crue est à son pic, les niveaux en amont de ces barrages augmenteraient rapidement. La fermeture des barrages ferait rapidement augmenter les niveaux dans les zones en amont de ces installations et entraînerait une augmentation du risque de bris de barrage.
- Pour réduire les inondations en aval, une installation doit être en mesure de stocker l’eau en amont sur une période de plusieurs jours ou semaines. Ce type de stockage n’est tout simplement pas disponible au niveau de ces barrages au fil de l’eau. Pour en savoir plus sur les barrages au fil de l’eau, référez-vous à la FAQ 5.
Les années où le ruissellement printanier est important, il n’est pas possible de prévenir les inondations.
Il est impossible d’empêcher complètement les inondations puisque la rivière n’est que partiellement régularisée et qu’elle est en grande partie à la merci du ruissellement naturel issu de la fonte des neiges et des épisodes de pluie. Cependant, les mesures prises par le Comité peuvent réduire les impacts des inondations de deux manières.
La principale manière d’aider à réduire les impacts des inondations le long du tronçon principal de la rivière des Outaouais dans la partie non-régularisée est d’utiliser les principaux réservoirs pour régulariser le volume d’eau (ou le débit de la rivière) provenant de la tête du bassin versant.
Les zones à la tête du bassin versant sont les tronçons de rivières qui sont situées le plus en amont, soit à la source, de la rivière des Outaouais et de ses tributaires. Ces zones représentent environ 40% de la superficie globale du bassin.
Chaque année, les membres du Comité prennent des mesures afin de réduire le risque d’inondation. Ceci est toujours fait en préparation pour la saison de fonte des neiges. La plupart des années, ces mesures impliquent principalement la vidange des principaux réservoirs durant la période hivernale. Ceci est fait dans le but de s’assurer que les réservoirs sont à leurs niveaux les plus bas avant que la fonte printanière ne commence.
Pour aider à réduire le risque d’inondation, l’eau provenant du ruissellement de l’eau de la fonte printanière et des pluies est emmagasinée dans les principaux réservoirs au fur et à mesure que la fonte printanière progresse pour réduire l’écoulement de l’eau en aval. En stockant ou retenant cette eau dans les réservoirs, le volume d’eau (ou débit fluvial) est réduit en aval. Pour en savoir plus sur le cycle de gestion de l’eau au niveau des principaux réservoirs, cliquez ici.
Les principaux réservoirs du bassin versant de la rivière des Outaouais sont suffisamment grands pour contenir près de la moitié du ruissellement printanier moyen provenant des zones à la tête du bassin versant. Il est impossible de retenir entièrement le ruissellement. Cela s’explique par le fait que le ruissellement durant la crue printanière dépasse généralement la capacité de stockage des principaux réservoirs. Certaines années, il y a peu de neige et de précipitations, les réservoirs peuvent donc stocker toute l’eau. Ce n’est pas le cas pour la plupart des années. En règle générale, la plupart des principaux réservoirs doivent rejeter plus de la moitié des eaux de ruissellement qui s’y déversent.
La seconde façon d’atténuer les impacts des inondations est de fournir des préavis sur la possibilité d’avoir de forts débits pouvant causer des inondations aux autorités responsables des messages liés aux inondations. Pour en savoir plus sur les prévisions des débits effectuées par le Comité, consultez la section « Prévision des débits » ci-dessous.
Les mesures de réduction des inondations décrites ci-dessus sont rendues possible avec le recours à une gestion intégrée. La gestion intégrée des principaux réservoirs est réalisée en utilisant les politiques et procédures mises en œuvre par la Commission de planification.
Cette gestion intégrée des réservoirs permet :
- l’utilisation optimisée du stockage dans les réservoirs;
- aux opérateurs de barrages de pouvoir coordonner les opérations entre plusieurs réservoirs sur une base quotidienne;
- la préparation de prévisions des débits et niveaux d’eau à plusieurs endroits.
Tout ceci est coordonné pour réduire les impacts des inondations le long de la rivière des Outaouais et de ses tributaires, et dans la région de Montréal.
Site en construction
Le Comité surveille les conditions dans la rivière des Outaouais et les prévisions météorologiques à l’année longue. Chaque semaine, des modèles hydrologiques et hydriques sont utilisés pour prévoir les conditions en rivière en se basant sur les prévisions météorologiques à court et long terme. Un message concernant la tendance des conditions en rivière pour la semaine à venir est disponible sur la page d’accueil de notre site web ainsi que sur la page des conditions actuelles. Ce message est mis à jour tous les mardis. Pour en savoir plus sur la procédure de production des prévisions de débit, ici.
Les prévisions des conditions en rivière sont effectuées plus fréquemment et de façon plus détaillée lorsque des périodes de forte hydraulicité sont prévus. Les conditions sont ainsi suivies de plus près à l’approche du printemps, en préparation pour la crue printanière. Au cours de cette période, la fonte de la couverture de neige augmente et l’eau de fonte ruisselle vers les ruisseaux et les rivières du bassin versant, ce qui fait augmenter les niveaux d’eau dans la rivière des Outaouais. Lorsque le Comité prévoit que les niveaux d’eau de la rivière vont commencer à augmenter, la prévision et la publication du message de la tendance des conditions en rivière commencent sur une base journalière. C’est aussi à ce moment que le Comité publie un communiqué de presse annonçant le début de la crue printanière. La page des «prévisions», qui fournit des prévisions des débits et niveaux sur quatre jours, sera aussi mise en fonction peu de temps après.
Chaque semaine, Ontario Power Generation publie un bulletin contenant les fluctuations prévues des niveaux d’eau et des débits aux aménagements le long du tronçon principal de la rivière des Outaouais qui sont gérés par cet organisme. Vous pouvez accéder à ce bulletin en cliquant ici.